Par - - Commentaires fermés sur 10 questions à Verone Mankou
  

verone mankouVerone Mankou, CEO de la société congolaise VMK et qui n’est plus à présenter, nous a fait l’honneur de répondre à 10 questions sur sa société, ses nouveaux projets et tous les défis qui sont à relever dans les nouvelles technologies en Afrique.
Cette interview a été réalisée en partenariat avec nos amis de Roots Magazine , le magazine de la black culture.

Bonjour pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
Je suis Mr Vérone Mankou , j’ai la chance de diriger VMK une entreprise que j’ai crée en 2009 qui évolue dans le domaine de la technologie mobile. Nous avons mis sur le marché la première tablette tactile Africaine, ensuite nous avons réitéré notre exploit en 2012 en lançant un Smartphone et depuis septembre 2013 nous avons mis sur le marché un téléphone basic.

Avec la concurrence des marques chinoises très présentes en Afrique et qui proposent des produits de la même gamme que les vôtres, comment comptez-vous vous démarquer ?
Nous sommes dans un univers économique mondialisé où les entreprises ne se font pas la concurrence mais la guerre. Et dans cette guerre nous avons un retard par rapport aux marques chinoises. Mais force est de constater que généralement la qualité et le support technique ne suivent pas. Ce sont ces deux éléments qui nous différencient.

Où en est votre projet VMK Market censé permettre aux développeurs africains de mettre en avant leurs applications ?
L’idée derrière VMK Market était de faire en sorte que nous puissions mettre en avant le contenu développé en Afrique. Noté que dans play store par exemple, il est difficile de voir ce contenu arriver en tête de liste. Mais je reconnais que, Google fait un effort dans ce domaine. VMK Market est confronté à un grand problème : l’insuffisance des contenus de qualités. Ce qui nous oblige à revoir nos plans.

Comment comptez-vous vous y prendre pour pousser les développeurs africains à inscrire leurs applications sur votre Store ?
L’un des premiers facteurs bloquant du développement du Market est que jusqu’alors VMK n’était disponible officiellement qu’au Congo. Aujourd’hui nous avons décidé de mettre en exécution un plan d’expansion, ce qui va nous permettre d’être présent dans plusieurs pays et de convaincre plusieurs développeurs d’intégrer le concept VMK.

Quelles solutions proposerez-vous pour les applications qui seront payantes ?
En Afrique, nous avons un problème tout à fait particulier, ce dernier crée une opportunité intéressante. Le taux de bancarisation est l’un des plus bas au monde. Ce qui fait en sorte que les banques ne permettent pas aux particuliers d’avoir des cartes magnétiques pour accéder aux achats en ligne. C’est ainsi que nous avons décidé de lancer une carte à gratter sur le modèle des cartes de téléphonie mobile qui permettra de télécharger des applications.

Actuellement, les devices de VMK sont conçus au Congo et fabriqués en Chine , Pensez-vous à délocaliser la production en Afrique dans un avenir proche ?
Le projet est en cours d’exécution, au départ si on avait décidé de fabriquer les produits en chine, c’est pour une simple raison : les conditions n’étaient pas réunies pour le faire en Afrique. En ce moment, nous sommes entrain de finir la construction de l’usine qui va nous permettre d’assembler nos produits sur place au mois de juillet.

Votre objectif est de rester sur des téléphones d’entrée et de moyenne gamme ou vous comptez passer également sur du haut de gamme ?
Notre objectif est de mettre la technologie dans toutes les mains, on vise l’accessibilité. Et lorsqu’on veut rendre la technologie accessible l’entrée de gamme reste la solution. Mais il faut croire que beaucoup de personnes nous attendent sur le segment milieu et haut de gamme. Nous avons beaucoup de projet en vue de ce fait, si nous avons un plus à apporter dans ce segment nous pourrions innover.

Vous avez récemment lancé un fond d’investissement à destination de jeunes entrepreneurs congolais. Y a-t-il aujourd’hui au Congo ou en Afrique des fonds (publics ou privés) disponibles pour les jeunes tech-entrepreneurs africains ?
L’Afrique a beaucoup de potentiel en matière de Startup. Je le dis parce que je parcours différent pays Africains, je rencontre des jeunes qui me parlent de leurs projets. Le problème qui revient constamment c’est le manque de financement. C’est dans ce cadre que j’ai décidé de lancer un fond dénommé « Jeune Pousse Capital » (JPC) pour investir dans les projets, créant des valeurs sur les montants allant de 1000 dollars à 5000 mille dollars. Ces montants peuvent paraitre dérisoires mais cette fourchette représente le capital d’un grand nombre de projet. JPC sera lancé au deuxième trimestre de cette année, ce dernier débutera d’abord au Congo et va ensuite se déployer dans d’autres  pays Africains. Les fonds d’investissement dédiés au secteur de la technologie ne sont pas nombreux dans notre continent, ils sont quasi  inexistants en Afrique francophone.

Parlez nous de Bantu Hub, le hub technologique que vous avez lancé récemment au Congo.
Il s’agit donc d’un espace de travail collaboratif dédié aux nouvelles technologies qui s’adresse principalement aux personnes qui sont en phase de création et lancement d’entreprise, mais aussi à ceux travaillant sur un projet spécifique, par exemple : un étudiant travaillant sur un mémoire, des jeunes travaillant sur une application. Pour plus d’infos je vous invite à faire un tour sur le site du « Hub » : www.bantuhub.com

Quel regard portez-vous sur l’écosystème Tech Africain actuel?
Le marché high-tech en Afrique est en plein essor, je dirais même que c’est le seul marché au monde où une croissance à quatre chiffres est encore possible. Et tous les grands du secteur le savent, voilà pourquoi ils multiplient les investissements vers l’Afrique. Les années qui vont suivre seront riches en innovation.

Quelle est la prochaine étape pour VMK ?
En plus de l’usine que nous sommes entrain de finir, nous souhaitons nous installer dans plusieurs pays Africains, étant donné que VMK  n’est pas seulement une entreprise Congolaise mais panafricaine. On a souvent reproché à l’entreprise d’avoir un catalogue assez efflanqué, nous allons donc l’élargir.

Un conseil d’entrepreneur à nos lecteurs?
Au bout de l’effort il y a le ciel…

——————————————————————————————————————————————————-

Lire aussi :  5 questions à Joel NLEPE

——————————————————————————————————————————————————–

Acheter nos produits geek-friendly