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La cybercriminalité n’en finit pas de faire des adeptes sur le continent, particulièrement en Afrique de l’Ouest, et à un degré moindre en Afrique centrale. Il faut noter que celle-ci a pris origine au Nigéria, grâce à la légendaire « fraude 419 ».

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Bien qu’assimilée à un désert numérique, l’Afrique s’est forgé une sinistre réputation de sanctuaire de la cybercriminalité. Dans un rapport publié en décembre 2012, la société américaine spécialisée dans la sécurité des échanges numériques Trend Micro Incorporated a classé les cybercrimes en provenance de l’Afrique parmi les dix principales menaces qui pèseront sur les entreprises et le grand public en 2013. « L’Afrique est en voie de devenir une nouvelle scène de la cybercriminalité internationale. En 2013, ce continent sera le paradis des cybercriminels », avait souligné ce rapport intitulé Security Threats to Business, the Digital Lifestyle, and the Cloud. Les experts de Trend Micro ont également fait remarquer que « les cybercrimes Made in Africa deviennent plus sophistiqués ».

En 2010, la division du crime informatique du Bureau fédéral américain d’investigation (FBI) a placé trois pays africains parmi les dix premières sources de cyberarnaques : le Nigeria (3ème), le Ghana (7ème) et le Cameroun (9ème). Peu avant la publication de ce classement, l’Inde avait aussi mis en garde ses ressortissants et ses entreprises contre les cyberescrocs africains. Le gouvernement indien a ainsi précisé que les escrocs agissaient à partir de pays de l’Afrique de l’Ouest tels que le Nigeria, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Sénégal, le Bénin, le Togo ou le Burkina Faso.

Pays constamment présent dans les listes noires établies par les organismes de lutte contre la cybercriminalité, le Nigeria concentre 7,5% des cybercriminels à l’échelle mondiale, selon un récent rapport de l’Onu contre la drogue et le crime (UNODC). Ce pays a gagné la réputation de havre des cybercriminels grâce à la « fraude 419 », un chiffre qui correspond à l’article du Code pénal nigérian qui condamne les crimes informatiques.  Née au Nigeria à la fin des années 90, l’arnaque nigériane ou encore « fraude 419 » est par la suite apparu chez les pays voisins. Et les truands du web nigérians ont été rapidement concurrencés par leurs élèves.

Dans les cybercafés d’Abidjan, les « brouteurs », surnom local des cyberescrocs, ont même dépassé leurs maîtres en inventant une escroquerie basée sur le chantage à la webcam. Ceux-ci poussent leur victime à s’exhiber, après avoir obtenu leur confiance. Une fois la scène enregistrée, le chantage commence… Ce business est très lucratif, et les principaux acteurs emmagasinent de belles fortunes très rapidement. Certains cyberescrocs se considèrent par ailleurs comme étant des Robins des Bois de l’ère du web 2.0, puisqu’ils font « payer aux Blancs leur dette pour la colonisation et la traite négrière ».

Au Ghana, les cybercriminels utilisent les mêmes pièges du « Love chat », de l’héritage à transférer ou encore de la loterie bidon. Ces larrons, appelés localement les Sakawa Boys, affirment toutefois recourir à des rituels ancestraux de magie noire pour gagner la confiance de leurs victimes.

Spécialité redoutable des cyberescrocs béninois surnommés les « gai-men », l’arnaque de la petite annonce (un faux vendeur en ligne encaisse le paiement d’un objet de valeur, mais ne le livre jamais) cible notamment les Américains appâtés par la réalisation de bonnes affaires. L’ampleur de cette escroquerie a d’ailleurs poussé l’Agence américaine de lutte contre les fraudes en ligne, Internet Fraud Complaint Center, à publier une liste noire de 200 présumés cybercriminels béninois en novembre 2012.

De façon générale, ce sont les escroqueries en ligne qui prédominent en Afrique. Les cybercriminels ayant des motifs politiques ou religieux tels que les hackers marocains « Moroccan Ghosts », qui s’attaquent aux sites de jeux de hasard, restent une exception sur le continent. Fait nouveau, toutefois : des cybercriminels étrangers fuyant des poursuites plus efficaces commencent à s’installer en Afrique, où les infrastructures Internet continuent de progresser…

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