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La plupart des analystes, activistes, acteurs du web et autres leaders d’opinion de la diaspora ont l’habitude de se plaindre du manque de contenu local africain sur le web. C’est évidemment un problème réel qui peut avoir de sérieuses conséquences et qu’il ne faudrait pas prendre à  la légère.

L’une des conséquences notoires que je pourrais pointer du doigt face à ce phénomène, c’est que quasiment tout le contenu auquel l’internaute africain a accès, concernant parfois ses propres réalités, est étranger. L’opinion qu’il a de son propre continent et de son vécu, ou même de l’actualité de son pays ou de son continent, viennent d’ailleurs. Certains diront donc que l’opinion de l’internaute africain est forgée à ‘étranger, mais ça c’est un autre débat…

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Comme je disais donc plus haut, on parle beaucoup du manque de contenu africain sur le web mais on parle moins de ce qui est selon moi l’une des principales causes de ce problème: l’accès toujours difficile, voire impossible à internet dans beaucoup de régions d’Afrique. Je suivais comme beaucoup de twittos aujourd’hui le hashtag #BEST2013 (Pour ceux qui veulent savoir plus sur le #BEST13, c’est ici) sur Twitter quand j’ai été frappé par ce tweet:

Reaction d’un etudiant de l’universite de Bouake: nous n’avons pas de moyens (financier, technique) pour acceder a Internet #Best13

— Israël Yoroba (@yoroba) August 16, 2013

Je me suis souvenu d’une discussion que j’ai eue avec le blogueur Aphtal Cissé récemment à Lomé. On évoquait les difficultés que rencontrent les blogueurs au Togo et il n’a pas hésité à me conforter dans mon idée que le principal problème, c’est l’accès à internet.

Un accès difficile…

Ça peut paraître bête à dire, mais pour bloguer (ou produire du contenu sur le web) , il faut avoir accès à une connexion internet. La plupart des blogueurs passent des heures par semaine dans des cybercafés, ou à la recherche de « wifi ouvert » (entendez par là sans mot de passe), une « denrée » de plus en plus rare. J’ai personnellement eu à me déplacer sur plusieurs kilomètres le mois dernier à Lomé pour pouvoir publier du contenu, en raison d’une mauvaise couverture mobile dans ma zone d’habitation. La connexion mobile n’est donc pas forcément la solution. Quand le débit n’est pas trop bas, le prix est encore  toujours au dessus des capacités de l’africain moyen. La connexion sur mobile non plus n’est pas adaptée. Lire un article sur son smartphone, c’est facile. Ecrire, documenter et illustrer un article à partir de son mobile, c’est une autre histoire. Il ne faut pas non plus oublier que malheureusement, il y a encore certains de nos pays ou des zones rurales ne sont pas couvertes. L’accès difficile à Internet n’encourage donc pas à produire du contenu.

… et des coûts sont élevés…

C’est connu, s’offrir une connexion internet à domicile (ADSL) ou nomade (EDGE, 3G, etc.), c’est encore un luxe dans beaucoup de nos pays. Par exemple, à Lomé, il faut compter au minimum 15 000 FCFA par mois pour s’offrir le « luxe » d’une connexion sur son mobile chez le premier opérateur de téléphonie mobile. Encore faut-il avoir les moyens de s’offrir un smartphone ou un ordinateur. Le prix d’une heure de connexion à un débit décent dans un cybercafé au Togo oscille entre 300 et 500 FCFA. C’est relativement bas, peut-on être tenté de dire. Mais pour un blogueur qui veut s’assurer un rythme de publication d’au moins un article par jour, la facture peut très vite devenir salée. Quand on sait que bloguer, à priori, ne fait pas gagner forcément de l’argent, la décision est vite prise.

Alors on croise les bras et on regarde?

Bien sûr que non. L’Hotel 2 Février ne s’est pas construit en un jour (Ne cherchez pas trop, c’est une citation de moi :-p ). Mais il va falloir inclure dans les agendas des blogcamp et autres forums d’initiation au web 2.0, des sessions de plaidoyer auprès des décideurs africains pour démocratiser l’accès à la technologie en général, et à internet en particulier.

J’ai l’habitude de le dire en blaguant, mais je commence à le penser de plus en plus sérieusement: Il va un jour ou l’autre falloir inscrire l’accès à Internet dans la déclaration universelle des droits de l’Homme.

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